• Instit, le plus beau métier du monde?

     La juste rémunération, le sentiment de sécurité et de valorisation manquent à l’appel dans l’analyse de Maslow pour espérer un bien-être et un investissement des professeurs des écoles. 

     

    Instit, le plus beau métier du monde?

     

     

     

     La juste rémunération, le sentiment de sécurité et de valorisation manquent à l’appel dans l’analyse de Maslow pour espérer un bien-être et un investissement des professeurs des écoles. 

     

    UNE FORMATION ET UNE REMUNERATION... UN METIER EN SOMME

     

    Comme le dit très bien Jean Pierre Bacri, on n'attrape pas des mouches avec du vinaigre...

    Valoriser la profession par tous les moyens... Des profs mieux payés et mieux considérés auraient beaucoup plus de facilités à s’investir dans l’évolution de leur métier... Surtout s’ils avaient participé à cette décision... S’ils se sentaient faire partie du bateau. Si cette réforme des rythmes avait réellement pris en compte les rythmes des enfants et si elle n’avait pas été influencée par des logiques comptables.

    Je sais que je vis un peu au pays des bisounours et que (heureusement) toute mesure doit être pensée en terme comptable. Mais lorsqu’il s’agit de l’école, du laboratoire de demain, lorsqu’il s’agit d’un enjeux aussi important... J’ai tendance à penser qu’il faut avoir le courage de faire des arbitrages, des paris sur l’avenir.

     

    Le salaire doit donc selon moi être reconsidéré sérieusement. Les conditions de travail aussi, des moyens matériels et des allègements de contraintes administratives doivent être pensés.

     

    Les programmes doivent être repensés dans leurs fondements. Et cela, tout le monde s’accorde à le dire.

     

    CONSIDERATION

    Des petits rien font un tout. 

    Dans beaucoup de professions, à chaque coin de rue, si l'on a fait son travail consciencieusement, on a des moyens de s'en réjouir, de s'en voir félicité... Ici non... Loin de là... D'ailleurs on n'espère plus rien de ce côté.

     

    Même pas possible d'envisager de faire un pot pour terminer une réunion pédagogique volontaire. 

    Les conseils d'école, de maîtres et autres concertations pédagogiques ont tourné le dos aux discussions constructives et passionnées pour laisser la place à un bruit sourd et lancinant, un fatras innommable d'une tristesse rare et ennuyeuse un sombre amoncellement de paperasseries. Les relations avec la hiérarchie se limitent à un échange caporaliste entre dresseurs pour chiens et chiens (intelligents) plus ou moins obtempérants (qui cachent plus ou moins leur désaccord).

     

    Ce n'est sans doute pas un hasard que l'IEF (instruction en famille) se développe autant... Et sans vouloir faire de mauvaise référence historique, lorsque l'école est malade, c'est souvent un présage désastreux.

     

    Plus personne n'a confiance en l'école et c'est finalement bien normal. L'enseignant était un repère pour la société il y a quelques dizaines d'années, il est aujourd'hui un rebut. Les parents d'élèves, souvent beaucoup plus érudits que lui, le traitent comme tel, du moins dans les quartiers relativement favorisés. Normal, finalement, ils gagnent trois fois plus que lui... C'est souvent le référentiel utilisé.

     

    A CÔTÉ DE SES POTES

     

    L'enseignant aujourd'hui ne vit pas dans son époque, il n'a pas les mêmes loisirs que ses congénères, il ne peut pas sortir, manger, partir en vacances, acheter, vivre de la même manière. Je ne l'avais pas vraiment imaginé avant de devenir instit mais c'est une réalité. Les enseignants font partie des catégories socio-professionnelles paupérisées. Leur pouvoir d'achat a encore baissé considérablement ces quinze dernières années. Effet collatéral de leurs bas revenus, ces enseignants ne peuvent pas non plus s'enrichir (culturellement) autant que les autres tout au long de leur vie.

     Instit, le plus beau métier du monde?

    Si l’on fait référence à la pyramide des besoins de Maslow, il semble évident que les deux premiers niveaux préalables à toute forme de réussite, d’émancipation et d’envie de s’investir, ne sont pas assurés pour le cas des professeurs des écoles.

    On y trouve notamment, «avoir une juste rémunération» et «travailler dans un environnement acceptable» au niveau physiologique et «se sentir informé», «se sentir soutenu lorsque nécessaire» dans le versant 2 : sécurité. Selon Maslow, on est donc loin de prétendre à des besoins d’appartenance et d’implication, encore plus loin, d’envisager un quelconque accomplissement. 

    Exprimer sa compétence,

     varier, innover dans sa tâche, 

    recevoir une délégation de pouvoir,

    être apprécié et se l’entendre dire, 

    participer à la définition de ses objectifs personnels.

     

    Or, avant d’arriver ici, et sans doute comme tout un chacun, l’instituteur, dans mon imaginaire, riche des «avoirs» des deux premiers étages et des «êtres» des deux suivants, se nourrissait plutôt dans l’étage 5 de ladite pyramide :

     

    Se former, continuer son propre développement

    Etre consulté et écouté, donner son avis sur son travail, 

    traiter en commun des désaccords, décider ensemble... 

     

    http://networkedblogs.com/I5dsb 

     

    Comme le dit très justement Claire Leconte :

    « avoir en classe un enseignant « bien dans sa vie » va largement dans l’intérêt de l’enfant. (...) Ils retrouvent du sens à leur métier et leur qualité de vie s’améliore.»

     

    Je pense qu’un enseignant, libéré de ses frustrations et des blocages économiques, retrouverait la soif de la recherche libre de bonnes pratiques. Ce qui favoriserait, tout le monde s’accorde à le dire, l’amélioration des pratiques par la reflexion commune et le partage. 

     

    En référence, ou en tout cas, en concordance, je cite Pierre Frackowiack ici qui dit tout ça beaucoup mieux que moi et d’un point de vue beaucoup plus intéressant :

    Désintoxiquer pour refonder 

    Réparer n'est pas refonder - Site de Philippe Meirieu

    http://www.cahiers-pedagogiques.com/Pierre-Frackowiak-Pas-de

    http://www.meirieu.com/FORUM/fracko_refonder_inspec.pdf 

     

    « Je n'arrive pas à enseigner les arts plastiques en SEGPA... Vos avis.Pédagogues contre républicains. »
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